Calandreta de Garoneta - Tolosa

Association
5, Rue du Pont de Tounis
31000 Toulouse
France

Présentation

CALANDRETA UNA ESCÒLA EN OCCITAN

L’occitan, qu’es aquò ?

L’occitan est une langue romane, c’est-à-dire le résultat d’une évolution du latin après la chute de l’empire romain. La langue d'òc (òc pour « oui ») est, au haut moyen age, la première langue profane à se doter d'une littérature distincte du latin (avec les troubadours), et la civilisation occitano-catalane rayonne sur l'occident médiéval de l'an mil jusqu'au début du XIIIème siècle. En avance sur son époque, on y cultive le « paratge » (égalité / tolérance) et la « convivencia » (vivre ensemble). Les villes principales s'organisent en républiques, et les seigneurs n'exercent qu'un rôle militaire tout en gardant leur titre. La croisade contre les Cathares annexe à la couronne française la majeure partie de l'aire occitane et met fin à l'age d'or de la langue et de la culture, qui restera ensuite principalement parlée par le peuple et les campagnes jusqu'au milieu du 20ème siècle, où l'exode rural et l'interdiction des langues « régionales » à l'école par l’État mettent à mal la pratique de la langue. Anticipé au 19ème siècle par un renouveau littéraire autour de Frédéric Mistral et du Félibrige, un fort mouvement culturel marque la renaissance de la langue, surtout à partir des années 70.

L'occitan est parlé et écrit depuis environ mille ans sur un très large territoire comprenant la quasi-totalité du sud de la France, le Val d'Aran en Espagne et les vallées alpines du Piémont italien. N'ayant jamais eu de statut officiel et d'institutions de référence, la langue s'est différenciée localement sous la forme de patois. Elle se décline en six dialectes principaux : gascon, languedocien, provençal, vivaro-alpin, auvergnat, limousin. Les différences entre les dialectes sont assez sensibles, mais il y a une intercompréhension aisée pour peu que l'on fasse l'effort de connaître et d'accepter les particularités locales. Il est tout de même assez difficile de tracer des limites précises entre ces différents dialectes, car en réalité, on a affaire à un continuum, les spécificités locales de la langue glissant d'un dialecte à un autre de villages en villages.

 

L’éducation immersive en occitan

Les écoles calandretas (on prononce « calandrèto » avec un « o » muet final) pratiquent l'enseignement de l'occitan par la méthode immersive : l'occitan est la langue de tous les apprentissages, de tous les temps scolaires. Seul l'enseignement du français est fait... en français. Elles se distinguent en cela des écoles bilingues de l'éducation nationale où l'enseignement se fait en occitan à mi-temps. Calandreta est rattaché au mouvement des écoles immersives qui ont développé et encouragé l'enseignement en langue dite « régionale » : Diwan pour le breton, Ikastola au Pays Basque...

Les travaux des psycholinguistes rapportent que les capacités d’acquisition linguistiques du jeune enfant sont exceptionnelles, et qu’une exposition intense à la langue cible est nécessaire pour activer les stratégies naturelles de l’acquisition. La langue est abordée de façon instrumentale c’est-à-dire à travers toutes sortes d’activités et comme moyen d’acquisition de connaissances. L’immersion totale consiste à enseigner en occitan (et non pas seulement enseigner l’occitan).

 

CALANDRETA, UNE ECOLE ASSOCIATIVE

Pourquoi une association ?

Les premières Calandretas sont nées en 1979 à Pau et Béziers de l'initiative de parents et d'enseignants militant pour la langue occitane, qui, constatant l'absence totale d'école en langue d'òc ont décidé de monter des écoles associatives sur le modèle breton ou basque. Depuis, le mouvement a essaimé et représente aujourd'hui 53 écoles et 2 collèges sur toute l'aire occitane, pour près de 3000 élèves. Si les calandretas sont aujourd'hui reconnues et bénéficient de soutiens des collectivités locales, elles restent néanmoins en situation précaire et survivent grâce au militantisme des parents et des enseignants. Le mouvement Calandreta est ainsi devenu un acteur majeur du mouvement culturel occitan, en ce qu'il forme selon une pédagogie active les occitanophones de demain.

L’enseignement en Calandreta est fait en immersion dans la langue occitane, c'est à dire que tous les enseignements se font en occitan, à part, bien sûr, l'enseignement du français. La seule solution possible pour les porteurs du projet d’enseignement immersif est de fonder des écoles associatives, car l’article 2 de la Constitution stipule que « la langue de la République est le français » et que, de ce fait, l’enseignement dans les écoles publiques doit se faire en français au moins à 50%.

A la base de l’existence de toute Calandreta, il y a donc la volonté de parents, qui, s’adjoignant l’aide d’enseignants, décident de demander l’ouverture d’une nouvelle école. Une association est créée, selon la charte et les statuts prévus par la confédération Calandreta. Les membres recherchent ensuite des locaux pour accueillir l’école : les municipalités et les Fédérations Calandretas sont alors les premiers interlocuteurs. Les écoles doivent parfois faire face à des loyers importants. Une fois le lieu trouvé et le projet bouclé, la première rentrée des classes peut se faire. Pendant cinq ans au minimum, le ou les enseignants sont à la charge de la fédération régionale, le temps que la contractualisation avec l’Education Nationale soit mise en place. Ensuite, ces derniers deviennent titulaires de leur poste (contrat d’association Calandretas-Etat) et donc payés par l’Education nationale, ce qui allège considérablement les charges financières pesant sur les écoles. Le reste du personnel (aides maternelles, agents de service) reste à la charge de l’association qui est leur employeur.

 

S’associer pour faire école : l’engagement des parents

L’école – association met en avant l’importance de l’engagement des parents, engagement sans lequel ne peut vivre l’établissement. Vous avez besoin de l’école et l’école a besoin de vous ! Il en va de la responsabilité de chacun car, malgré son allure d’école bien installée avec ses locaux neufs et bien équipés qui pourraient la faire passer pour une école ordinaire, la Calandreta de Garoneta reste précaire car dépendante des orientations politiques pour l’obtention de subventions municipales ou d'aides à l'embauche par exemple… Dépendante également des parents dans son fonctionnement :

-         Pour une gestion collégiale qui débat de questions de fond. Par exemple, chaque parent, via son statut de membre de l’association qui régit l’école, est employeur de pas moins de 9 salariés actuellement, et est concerné de près par la situation financière de l’association, qui, si elle n’est pas bonne, met en péril la gratuité de la scolarité défendue par la Charte des Calandreta. Mais également : gestion des salariés, création d’un CLAE…

-         Pour un fonctionnement solidaire au quotidien : remplacer les salariés absents notamment.

-         Pour des actions de soutien ponctuelles : bricoler un meuble, déménager une classe, cuisiner…

Scolariser son enfant dans une Calandreta implique donc une véritable contrepartie pour les parents, qui est celle de l’engagement et de la solidarité.