En rassemblant une collection de chansons traditionnelles, la Bergère chante la chair, ses plaisirs et ses blessures. La poésie dite populaire y est naïve et crue. Ici, les amants confondent déclaration et sentence d’amour, là, les jeunes filles, s’affranchissent de leur innocence, se transcendent, se métamorphosent.
Ainsi, “Étreintes”, le troisième opus de la Bergère, nous plonge dans un univers empreint de ténèbres, de désir et de brutalité. Contes, rêves ou réalité contemporaine ? Faits divers ou faits d’armes fantasmés ?
Seule la vraie vie saurait nous le dire.
Sylvie Berger, Julien Biget et Emmanuel Pariselle se sont croisés sur les scènes des musiques traditionnelles dans les années 1990 et ont décidé de partager leurs passions communes pour les textes et les mélodies des chansons dites de “tradition orale”, collectées depuis le 19e siècle dans les campagnes françaises. Ce répertoire fort méconnu est le socle du trio La Bergère qui s’en inspire pour publier deux albums, coécrits et produits par Gabriel Yacoub, du groupe Malicorne. “Ouvarosa” (Le Roseau / L’Autre Distribution, 2002) et “Fi de l’eau” (Le Roseau / Harmonia Mundi, 2006) reçoivent un excellent accueil de la presse et du public.
“Il s’agit d’un cercle intime, fort et puissant, tissé par une affection pour les mots et les mélodies : ceux et celles portés depuis des lunes par d’autres bouches, têtues comme les herbes folles crevant l’asphalte des villes. Le cercle n’est pas grand au regard du reste d’un monde sonore et foisonnant. Mais il est solide. Il brille d’implicites liens qui enlacent celles et ceux qui le tressent. Sylvie y respire et y chante, c’est heureux et touchant, gracieux et rassurant.”
Evelyne Girardon
Réuni autour de la chanteuse Sylvie Berger,
le trio La Bergère rassemble les...