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Le regard d'une spectatrice :
D'abord il y a la chaleur et la beauté du bois. La lumière tombe avec douceur sur les violons, le violoncelle et la contrebasse. L'image est belle. Sans effets techniques. Juste les reflets des bois vernis et les courbes pleines des instruments.
Puis les musiciens arrivent. Et peu à peu s'installe tout un réseau de dialogues.
Entre les musiciens bien sûr, comme dans tous les ensembles que des heures de travail et de réflexion ont rassemblés, soudés même pour ne faire qu'un. Mais un dialogue plus riche encore ici, car les cinq artistes vivent, bougent, tour à tour assis, debout, face au public ou face à face. Le mouvement accompagne la musique et l'éclaire. Sur scène ce ne sont plus seulement des musiciens mais des « équipiers » qui s'apostrophent et se répondent. Le concert, mis en scène, devient spectacle.
Un dialogue aussi entre Ronan et le public. Parce qu'il prend de temps en temps la parole ; non pas pour expliquer mais pour raconter une petite histoire singulière qui a fait naître, un jour, dans sa tête et ses doigts, les morceaux qu'il nous offre aujourd'hui. Et il sait jouer avec les mots, il sait faire rire (avec pudeur) parce qu'il aime la dérision et la poésie, il sait transmettre des images, des moments, des émotions. Et l'on se prend à attendre ses petits clins d’œil qui rythment la soirée comme un souffle.
On l'accompagne dans ses tournées au bout du monde et le monde entier se bouscule dans les touches et les cordes.
L'accordéon diatonique de Ronan Robert est si humain, si proche qu'il fallait bien un quatuor à cordes pour que l'on comprenne toute la richesse et l'humanité de ses compositions. Et quel quatuor ! Improvisateurs, arrangeurs, ces musiciens remarquables ont construit, avec Ronan, un spectacle en virtuosité et en amitié. Ca se ressent, ça se respire et cela ajoute encore à l'émotion de ce beau spectacle.
Catherine Renard