Existe-t-il un lien entre la musique minimale américaine et la cornemuse écossaise ? A priori, aucun, mais c’était sans compter sur Erwan Keravec, infatigable explorateur des possibles de la cornemuse. Pour son dernier projet, il réunit 8 sonneurs de biniou, bombardes, cornemuses pour jouer quatre pièces emblématiques de Philip Glass.
En 1969, Philip Glass a écrit Two Pages, Music in Fifths, Music in Contrary Motion et Music in Similar Motion, en utilisant le même principe de répétitions d’éléments musicaux simples se complexifiant au fur et à mesure. La répétition à l’infini de ces formules musicales simples révèle le timbre et donne le temps au son de s’ouvrir et d’occuper l’espace. Ces qualités sont d’autant mieux servies quand cette musique est jouée par des instruments aux timbres riches adjoints de bourdons. Cette musique est basée sur une sorte d’envoûtement, c’est la raison même de l’existence du bourdon de la cornemuse. Philip Glass a composé ces pièces après un long voyage en Afrique du Nord et en Inde. Peut-être est-ce pour cela que ces pièces sont modales et parfaitement adaptées aux cornemuses ? Étonnamment, elles semblent écrites pour ces instruments.
Réunies sur un même disque pour la première fois en 1994, ces quatre pièces résonneront, 30 ans plus tard, au cœur du quartier du Hédas, pour une expérience sensorielle inédite.
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