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25, Rue de PontaniouPrix : Entrée gratuite sur inscription
Lorsque nous cherchons à présenter les musiques d’une aire culturelle donnée, nous nous appuyons quasi spontanément sur les airs que nous pensons les plus connus, ces « tubes et standards » partagés par toute une communauté. C’est précisément ce lien que le colloque « Tubes et standards, trahison ou reflet des musiques de tradition orale » initié par DROM, dans le cadre du festival No Border, entend interroger. Quels sont les enjeux liés à la constitution et à la valorisation de ce type de répertoire, que l’on pourrait qualifier d’« emblématique », à des fins artistiques ou/et pédagogiques ?
10h00 INTRODUCTION GÉNÉRALE
Emmanuel Parent, maître de conférences à l’université de Rennes 2
Une introduction globale à ces questions — nature du « tube », lien aux musiques « traditionnelles » - sera présentée par Emmanuel Parent à partir d’exemples issus de sa pratique de chercheur autour des musiques noires américaines.
Suivront trois tables rondes :
10h30 PARTIE I : Faut-il jeter les tubes ?
Animatrice : Françoise Dastrevigne, chargée de mission au sein de la Délégation à la Musique du ministère de la Culture
Le tube emprunte aux conventions musicales les plus en vogue pour dépasser les frontières, esthétique et « communautaire », de son aire d’écoute habituelle.
Il permet ainsi de faire connaître à tout un public non spécialiste une musique issue d’une culture aux caractéristiques musicales spécifiques. De par sa construction, il se trouve forcément à une distance plus ou moins grande de la culture d’où il provient : il peut en proposer une véritable caricature comme en refléter les spécificités originales.
Intervenants :
Robert Le Gall, musicien arrangeur
Philippe Krümm, journaliste
Evelyne Girardon, chanteuse, musicienne et comédienne
un témoignage d’artiste programmé sur le festival NoBorder : Sylvain Girault, Sylvain GirO et le chant de la griffe
11h50-13h00 PROJECTION : “Whose is this Song ?”
Film documentaire de Adela Peeva (Bulgarie), en VO sous-titré français (2003)
Adela Peeva part à la rencontre des habitants de Serbie, de Bosnie, de Macédoine, de Turquie ainsi que ceux de son pays la Bulgarie, pour trouver d’où vient cette fameuse chanson aux nombreux noms : Usküdara, Katibim, Ruse kose curo imaš, Terk in America, Anadolka, Mu në bashtën tënde, Ya Banat Iskandaria… Tous, à quelques rares exceptions, revendiquent cette chanson comme étant traditionnelle de leur pays. Les discussions sont envenimées, et prennent parfois même une tournure politique.
14h30 PARTIE II : Du tube aux standards
Animateur : Erik Marchand, chanteur et transmetteur
Cette table ronde pose la question d’un répertoire commun voire emblématique qui permette aux apprenants et mélomanes néophytes d’aborder les spécificités musicales d’une esthétique.
Qu’ont donc ces pièces d’emblématique ? Sont-elles les mêmes que celles qu’apprécie le public plus ou moins averti au sein d’une communauté (à l’échelle d’une nation ou d’une micro-région) ? Ces standards sont-ils constitués à partir des pièces majeures, le répertoire emblématique que tel ou tel pédagogue a identifié ou sont-ils l’écho des airs en vogue à un instant t dans une communauté donnée ?
L’élaboration d’un tel corpus peut-il permettre aux artistes de partager un langage commun (à l’instar des standards du jazz, porteur d’un style d’improvisation, de rythmique …), tout en veillant à diversifier les exemples pour ouvrir peu à peu les apprenants à la diversité d’expression qui caractérise les musiques populaires.
Comment artistes, transmetteurs, pédagogues et responsables de centre de documentation se sont-ils saisis de cette question ?
Intervenants :
Erik Marchand, chanteur, Bretagne
Youenn Lange, chanteur, Bretagne
Eric Desgrugillers, chanteur et multi instrumentiste, Auvergne
Naïma Huber-Yahi, historienne, chargée de l’Observatoire des Musiques et Danses d’Ici
un témoignage d’artistes programmés au festival NoBorder : Craig et Denise Schaffer, Mze Shina
16h00 PARTIE III : Quand l’instrument se met à chanter
Animateur : Philippe Janvier, sonneur et enseignant en musiques traditionnelle
Cette table ronde abordera l’interprétation instrumentale des sources chantées.
En Bretagne, et dans de nombreuses autres régions du monde, les sources, les standards identifiés, sont, dans la grande majorité des cas, des sources chantées. Les musiciens, s’ils veulent en respecter les caractéristiques, sont donc confrontés aux contraintes organologiques de leur instrument et à l’analyse, consciente ou non, qu’ils font de ces sources.
Comment la prosodie, l’échelle modale, les variations de couleur d’un couplet à l‘autre se retrouvent-t-elles dans le jeu instrumental ?
Peut-on aller jusqu’à l’élaboration de protocoles garants de cette transmission qui fournissent en quelque sorte les clefs d’écoute ?
Intervenants :
Philippe Janvier, sonneur et enseignant, Bretagne
Marthe Vassallo, chanteuse, Bretagne
Laurent Bigot, sonneur, Bretagne
Romain Baudoin, vielleux, Béarn
Henri Tournier, flûtiste, Inde
Jean-Michel Veillon, flûtiste, Bretagne
un témoignage d’artiste programmée au festival NoBorder : Caroline Dufau, Cocanha
17h30 RESTITUTION ET CONCLUSION
Emmanuel Parent et Erik Marchand
ENTREE LIBRE
SUR INSCRIPTION OBLIGATOIRE
FORMULAIRE D’INSCRIPTION AU COLLOQUE
CONTACT ET RENSEIGNEMENTS
recherche@drom-kba.eu
09 65 16 71 21
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